Pour inaugurer mes nouveaux locaux, j'ai le plaisir de recevoir ce monument à sculpter en pierre marbrière. Il s'agira tout d'abord de tailler la muse de la partie supérieure, puis ensuite le panneau du dessous. Quoique bien conservée en apparence, la sculpture originale devra être remplacée pour raison de faiblesse structurelle.
Progression du monument dans mon atelier: voici que j'ai réalisé une première mise en place des volumes à la gradine et au "col de cygne". La pierre de Haims n'y résiste pas et les formes se dessinent très vite. C'est presque aussi grisant qu'un modelage dans la terre!
Question de logique...
Ce n'est pas seulement parce que j'aime à terminer les petits détails secondaires avant de passer au vif du sujet. Si j'ai commencé par sculpter le banc avec sa tête de bouc, puis la table avec ses gravures c'est que cela me permettait de positionner ensuite la muse avec clarté. En d'autre termes, maintenant je sais vraiment sur quoi l'assoir.
Idem pour les deux mains, c'est seulement par ce que la table de "la loi" était taillée que je pouvais y poser les doigts correctement. CQFD
De gracieux petits petons pour ma sculpture..
La question que je me pose maintenant: est-ce le fait de trouver les pieds naturellement beaux que l'on s'en souvient et qu'alors on a pas de mal à les reproduire ou est-ce parce que l'on a pas de mal à les sculpter qu'on les trouve beaux?...
La photo que je voulais partager avec vous...
On y voit que malgré mon approche en taille directe, je ne manque pas de rester très méthodique.
Si le drapé a bien été mis en place dès le début du procédé de création , ceci afin de considérer la composition générale, ce n'est qu'à la toute fin que je vais le terminer. C'est gâce à ça que je vais savoir exactement sur quels reliefs du corps le poser.
Une opération pour le moins délicate...
Pas le droit à l'erreur pour poser la stèle à plat sur une palette. Beaucoup de vigilance pour ne surtout rien manquer: les sangles bien disposées selon le centre de gravité et les bonnes cales en bois au bon endroit
Une opération certes simple mais toutefois bien réfléchie!
Et voici l'œuvre achevée. Je lui ai donné toute ma sensibilité. Ce n'est certes pas une copie conforme, mais en même temps elle me semble plus fidèle à une certaine idée que l'on peux se faire du projet original. Je veux parler notamment de la composition qui obéit à de belles lignes directrices qui étaient desservies par une transcription dans le marbre un peu maladroite .
Gracieuse, légère et pleine de vie, elle est comme je rêvais de la regarder!
Je tiens à remercier l'entreprise "l'atelier de la pierre" située à Ladon ( 45270) pour m'avoir accordé sa confiance.
Ps: Quid de "Dormoy" me demanderez-vous? il s'agit du nom du brigadier Elie-Jules Dormoy qui sera abattu le 31 janvier 1912 par des membres de la tristement fameuse "bande à Bonnot".
Et le socle me demanderez-vous?...En voici toute la progression détaillée:
Moulage en terre du panneau en deux éléments, suivi d'un tirage en plâtre |
Tirage en plâtre sur la gauche et pierre de Haims sur la droite. Première approche des volumes à la gradine. |
Le sujet a été décomposé en éléments bien distincts. Les rameaux ressortent sur le fond et l'étendard. |
Pour tracer convenablement les feuilles et les tiges, je commence par définir les plans sur lesquels ils évoluent. |
C'est alors seulement que le coup de crayon devient définitif. |
Découpes des feuilles et des tiges à l'aide d'une petite fraise montée sur une meuleuse droite pneumatique. |
Nettoyage des fonds au ciseau. Il ne reste plus qu'à marquer les "noirs" et ce sera fini! |
Et voilà le travail! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire