Un nouveau visage pour la Vierge. |
La précédente tête telle qu'elle se présentait avant la dépose |
Je venais de tailler une nouvelle statue du petit berger Maximin, alors aidé de mon collègue Jean Marchand qui sculptais la bergère Mélanie quand la mairie de Chauffailles me demanda s’il serait possible également de changer la tête. Une nouvelle souscription serait lancée. J’en étais ravi! réaliser le portrait de cette Vierge est toujours une œuvre d’importance. J’entends par là que non seulement l’expression de Marie devait conjuguer avec grâce peine et beauté, mais qu’en plus de cela je n’aurait su y parvenir sans me laisser intiment emporté par le projet.
Mélanie avec son auteur Jean Marchand à droite |
Le berger Maximin, sculpté par moi-même |
Ce ne fut pas sans rencontrer des obstacles. La pierre d’abord, une pierre calcaire dite de « Tervoux » ne fut pas d’assez bonne qualité, j’ai dû en recommander une autre, plus homogène cette fois. Vint ensuite que l’accès à l’oratoire fut coupé par des travaux forestiers. Puis arriva un virus lui aussi « couronné » parait-il. Le risque de confinement se faisait sentir et il devenait urgent de poser la nouvelle tête ! C’est le jeudi 12 mars que nous y sommes finalement parvenus... Juste à temps!
Ce jours là, le public est venu remercier tous les acteurs de ce beau projet. J’ai d'abord expliqué que j'avais bien sûr souhaité conservé toute l'iconographie traditionnelle de la Vierge de la Salette - à savoir sa couronne de roses, ses rayons et sa larme bien sûr. Je ne mettais permis que d'interpréter l'expression vibrante de sa très délicate tristesse. J'ajoutais ensuite que je n'avais pu redonner un visage à la Vierge sans y mettre une intention particulière et quand on me demanda combien de temps cela m'avait pris, je répondis que je n'en savais absolument rien... Je n'aurais pas su compter puisque je l'avais sculpté non avec ma raison mais avec mon cœur.
Mon cœur justement, il en resté une toute petite parcelle dans la pierre. C'est parce que mon ouvrage est allé directement de ma main vers le cœur, sans s'arrêter par la tête que j’ai appris depuis pourquoi on rend la pierre si vivante.
Une sculpture, c'est une prière dans la pierre.
Une coupe bien nette avant de percer le logement des goujons |
Fixation à la résine type "scellement chimique". Un gros goujon en fibre de verre assurera le lien vers la tête. Un autre plus petit évitera toute rotation de la pierre. |
Un échafaudage et trois paires de bras n'auront pas été de trop vu la hauteur du monument et le poids de la nouvelle tête |
Après la pose de la tête, j'ajuste légèrement les plis du col. |
Les bergers peuvent à nouveau contempler la Vierge et celle-ci veiller sur la ville en contre bas de la montagne |